LOL, de Lisa Azuelos
Oui, dès la première note, ma non réputation en prend un coup. A cause de toi, Sophie, et ça, c'est moche.
J'ai commencé par avoir envie de voir LOL. Pire, je suis allé voir LOL. Consternation, j'ai pris du plaisir à voir LOL.
Pour tout vous dire, lorsque La Boum est sortie, j'avais 17 ans et j'avais grandi en province. J'étais donc très loin des préoccupations de ces jeunes cons de 12 ans et demi dont les parents vivaient comme des bobos avant l'heure. Affligé par l'élocution patatoïde de la jeune Vic, j'avais décrété que Sophie Marceau était à coup sûr la plus mauvaise actrice du monde, rejointe au palmarès dès l'année suivante par Véronique Jannot, l'inoubliable Joëlle Mazard de Pause-Café. La filmographie de l'héroïne de Police, Fanfan et La Disparue de Deauville m'avait conforté dans l'idée que j'avais décidément assez bon goût. Et je ne parle même pas de ses aventures cannoises entre vrai-faux strip-tease mammaire et discours lénifiant sous acide.
Alors, bon, LOL, hein... Intrigué par la bande-annonce, séduit par la franchise de la réalisatrice qui avouait avoir simplement voulu rendre hommage à ces comédies légères qui ont bercé son adolescence, et désireux de jouer le papa concerné par les état d'âme de mes enfants, j'ai pris le monospace familial et j'ai acheté quatre billets, salle 9 merci monsieur.
Et là, c'est le drame.
Certes, je suis plutôt bon public. J'ai pleuré à E.T. alors que j'avais 20 ans et RRRrrrr !!! me fait hurler de rire. Mais de là à fondre comme un vulgaire marshmallow sur un barbecue Weber devant une bluette inspirée par les oeuvres complètes de Michel Lang (À nous les petites Anglaises, L'Hôtel de la Plage et À nous les garçons)...
Les jeunes comédiens sont beaux comme des séries mode dans Jalouse, assez justes, suffisamment en tout cas pour faire vibrer ma fibre paternelle entre attendrissement et effroi. Bon, c'est vrai, ils évoluent dans un confort inversement proportionnel à celui des F2 surpeuplés de leur compatriotes de ZEP et sont aux prises avec des tourments qui auraient davantage inspiré David et Jonathan que NTM. Cinématographiquement parlant, il n'en restera pas même une ligne dans la grande encyclopédie du 7e Art selon les Cahiers du Cinéma, nous sommes d'accord.
Et pourtant. Invité dans le monde de Sophie, assistant aux malheurs de Sophie, j'ai passé un moment délicieux avec une actrice délicieuse. Un regard, une expression du visage, une mimique, une hésitation, un geste, je n'avais jamais soupçonné qu'il put émaner autant de grâce d'une femme que je percevais volontiers comme une pseudo star imbue et hystérique, maniérée jusqu'à provoquer l'exaspération et qui avait succombé, comme tant d'autres, aux sirènes du bistouri rajeunisseur.
Et bien, le temps d'une heure et quarante sept minutes, j'ai eu le sentiment de m'être trompé, ce qui constitue une quasi déclaration de guerre à ma mauvaise foi.
Au bal des actrices, avant de finir au bar avec Julie Depardieu, je réserve un rock avec Maïwenn, un tango avec Karin Viard, un slow avec Mélanie Doutey et une valse avec Sophie Marceau.
Découvrez Yves Simon!
Bon, c'est pas parce que Sophie Marceau te fait les yeux doux qu'il faut que tu fermes les tiens devant le film... Cela dit , c'est drôle comme nous pouvons être faits de la même pâte et nourri des mêmes références (les meilleures comme les pires d'ailleurs)!
MRD (et non pas LOL).
Bravo pour ton blog ! Encore !
Rédigé par : Lili Castille | 04 mars 2009 à 22:33